Accueil Actu Rédaction facilitée FALC : 5 règles essentielles à respecter

Rédaction facilitée FALC : 5 règles essentielles à respecter

Voyez-vous quelqu’un s’aventurer sur un passage clouté si le panneau, saturé de jargon administratif, ressemble à une énigme pour initiés ? L’information n’a de valeur que partagée, limpide, surtout pour ceux qui en dépendent le plus.

Écrire en FALC (Facile à Lire et à Comprendre), ce n’est pas abaisser la complexité pour la gommer : c’est choisir de rendre chaque mot accessible, chaque phrase utile. Quelques principes bien appliqués suffisent à métamorphoser un texte rigide en outil d’autonomie. Encore faut-il éviter l’écueil de la condescendance et manier la clarté avec finesse.

Lire également : Différence entre CQP et titre professionnel : comment les distinguer ?

Pourquoi le FALC change la donne pour l’accessibilité

La méthode FALC (Facile à Lire et à Comprendre) bouscule sans ménagement les vieux réflexes de la communication institutionnelle. Née en 2009 sous l’impulsion d’Inclusion Europe grâce au projet Pathways, elle s’est fixée un cap : rendre l’information intelligible pour tous, avec une attention particulière aux personnes en situation de handicap intellectuel. La France n’est pas restée spectatrice. Des associations telles que Unapei et Nous Aussi sont montées au front, poussées par un élan collectif d’acteurs publics comme privés.

Apposer le logo FALC sur un document, c’est afficher le respect de critères exigeants – et validés par les premiers concernés. Oubliez l’idée d’une simple traduction en langage courant : la méthode impose de repenser le fond, de peser ses mots, de structurer autrement. En 2021, dans la foulée de la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées, l’État français a publié une charte d’accessibilité de la communication. Cette charte engage désormais les institutions à adopter le FALC dans leurs documents officiels.

A voir aussi : Zoom sur le salaire d'une auxiliaire de vie scolaire : détails et perspectives

Une dynamique collective et européenne

Le FALC s’ancre dans une dynamique européenne, portée par des réseaux associatifs robustes. Aujourd’hui, l’initiative fédère aussi bien des associations de parents que des établissements médico-sociaux. Son application dépasse largement l’administration : guides touristiques, supports de santé, notices explicatives, tous les secteurs sont concernés.

  • Une méthode conçue pour l’autonomie des personnes en situation de handicap intellectuel
  • Un outil validé et diffusé par les réseaux associatifs majeurs, en France et en Europe
  • Un cadre de référence : la charte d’accessibilité de la communication, portée par le gouvernement français

La méthode FALC va bien au-delà de la conformité réglementaire. Elle s’impose comme un moteur d’émancipation, un instrument pour l’égalité des droits et la participation citoyenne.

À qui s’adresse vraiment la rédaction en FALC ?

La rédaction en FALC vise d’abord les personnes confrontées à un handicap intellectuel. Face à une avalanche de textes administratifs ou juridiques au vocabulaire abscons, ce public se heurte à un mur. Le FALC a été pensé pour ouvrir la brèche, permettre un accès réel à l’information et à la citoyenneté.

Mais la portée du FALC va bien plus loin que le secteur médico-social. Il facilite la vie des personnes âgées, dont la compréhension peut être fragilisée par l’âge. Les personnes étrangères qui apprennent le français trouvent dans cette méthode un précieux sésame pour naviguer dans les démarches quotidiennes. Pour les 2,5 millions de personnes en situation d’illettrisme en France (d’après l’INSEE), le FALC devient une passerelle vers leurs droits.

Le champ d’action du FALC s’étend également aux troubles du neurodéveloppement :

  • trouble du spectre de l’autisme (TSA),
  • trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H),
  • troubles dys (dyslexie, dysorthographie, etc.),
  • trouble du développement intellectuel (TDI).

La méthode FALC dessine ainsi les contours d’une société plus inclusive, où la clarté de l’information devient un droit partagé, et non le privilège de quelques-uns.

Les 5 règles essentielles pour une rédaction FALC efficace

La méthode FALC (Facile à Lire et à Comprendre) repose sur cinq piliers. Leur but : garantir l’accessibilité des textes, sans jamais sacrifier la diversité des besoins.

  • Optez pour des mots courants : utilisez le vocabulaire du quotidien. Laissez de côté le jargon, les acronymes obscurs, les formulations passives. Fuyez toute zone grise.
  • Soyez direct : concentrez-vous sur les informations capitales. Faites le tri, débarrassez-vous des détails superflus et des allusions implicites. Chaque phrase doit délivrer une idée claire et unique.
  • Connaissez ceux à qui vous vous adressez : ajustez le niveau de langue et la structure en fonction des besoins réels. Les retours des lecteurs concernés, notamment ceux en situation de handicap intellectuel, sont précieux pour affiner la compréhension.
  • Soignez la présentation : choisissez une police sans empattement (Arial ou Tahoma), taille 14 au minimum. Contraste fort : texte noir sur fond blanc. Aérez, structurez, hiérarchisez les titres et les espaces.
  • Faites valider vos textes : faites relire par des personnes concernées. Leurs suggestions servent à ajuster le contenu pour qu’il colle aux besoins concrets.

Le FALC, structuré autour de 53 règles précises depuis le projet Pathways mené par Inclusion Europe en 2009, s’est imposé en France grâce à Unapei et Nous Aussi. Depuis la publication de la charte d’accessibilité de la communication en 2021, le logo FALC distingue désormais les documents réellement accessibles. Un signal fort : l’accessibilité n’est plus un slogan, c’est une réalité concrète.

accessibilité simplifiée

Exemples concrets : comment appliquer le FALC au quotidien

Le FALC n’est pas réservé aux textes administratifs : il s’invite partout. Collectivités, musées, organismes de santé, tourisme, édition… Les usages sont variés et témoignent de la richesse du dispositif.

  • Documents administratifs : de plus en plus de collectivités réécrivent règlements intérieurs, comptes rendus, factures ou courriers, étape par étape, en impliquant les utilisateurs pour garantir la lisibilité.
  • Musées et sites culturels : le musée d’Orsay, par exemple, propose des livrets de visite en FALC. Les guides touristiques labellisés Tourisme Handicap rendent l’information essentielle accessible à tous.
  • Santé et numérique : des plateformes comme CAP’acité ou Santé très facile produisent des contenus pour expliquer traitements, droits ou démarches médicales. Cap’FALC propose un outil numérique pour publier des informations accessibles directement en ligne.

Côté édition, des maisons comme KILÉMA Éditions ou Òser Lire publient des livres validés par des lecteurs en situation de handicap intellectuel, offrant ainsi un accès inédit à la lecture et à la culture. La Fédération Française des Télécoms, elle aussi, adapte ses guides pour rendre l’usage des services numériques limpide.

À chaque niveau, la méthode FALC prouve son efficacité : elle agrandit l’horizon de celles et ceux qui, hier encore, restaient à la porte de l’information. Parce qu’un texte qui s’éclaire, c’est bien plus qu’un service : c’est une clé pour entrer dans la vie sociale, sans se heurter à des barrières invisibles.

ARTICLES LIÉS