Un même mot glisse parfois d’une figure de style à l’autre, brouillant les pistes et rendant l’identification bien moins évidente qu’il n’y paraît. Entre les manuels qui fondent la comparaison dans la métaphore et ceux qui tracent une frontière nette, le flou persiste. Même les enseignants aguerris se retrouvent parfois démunis devant certaines tournures qui échappent à toute case bien définie.
Le Centre collégial de développement de matériel didactique (CCDMD) propose une classification précise, assortie d’outils pédagogiques exigeants, pour lever ces ambiguïtés. Leur méthode dessine des repères fiables afin de comprendre, manipuler et s’approprier les subtilités des figures de style.
Plan de l'article
Pourquoi les figures de style sont essentielles pour enrichir votre expression écrite
Dominer les figures de style, c’est franchir un nouveau palier dans l’art de s’exprimer. Ces outils animent le français et transforment la phrase banale en formulation marquante. Le CCDMD classe les figures selon la fonction du langage : répétition, amplification, atténuation, opposition, substitution, équivalence. Chaque catégorie a son rôle : insister, relativiser, mettre en relief les contrastes, détourner le sens ou rapprocher.
Six grandes familles pour s’orienter
Pour clarifier cette diversité, voici comment le CCDMD distingue les familles de figures de style :
- Figures de répétition : anaphore, parallélisme, accumulation… Des outils qui donnent du rythme, qui insistent, qui attirent le regard sur une idée.
- Figures d’amplification et d’atténuation : hyperbole, litote, euphémisme. Elles grossissent ou réduisent un effet, pour servir le propos.
- Figures d’opposition : antithèse, oxymore, paradoxe. Un contraste net pour mieux faire ressortir les tensions ou les contradictions.
- Figures de substitution : métonymie, synecdoque, périphrase. L’objet ou l’idée change de masque, se cache derrière une autre expression.
- Figures d’équivalence : comparaison, métaphore, personnification. Associer, transformer, inventer des ponts entre les réalités.
Loin d’être de simples ornements, ces procédés structurent la pensée, modèlent le style. Si la langue française étonne autant, c’est qu’elle regorge de ces trouvailles dans tous les registres, du discours politique à la poésie.
Définitions et exemples concrets : les bases à connaître
Pour chaque grande catégorie, le CCDMD propose une définition et des exemples tirés de différentes formes de textes. Cette approche éclaire chaque procédé à travers l’usage réel dans la langue.
- Figures de répétition : l’anaphore relance un mot en début de phrase, l’épiphore conclut chaque membre par la même formule, le parallélisme aligne des structures, tandis que la gradation et l’accumulation accentuent la progression ou la quantité.
- Figures de substitution : la métonymie évoque un tout par une caractéristique, la synecdoque inverse la logique de la partie au tout, l’antiphrase affirme un sens tout en laissant entendre l’inverse.
- Figures d’amplification et d’atténuation : hyperbole, litote, euphémisme jouent sur la force du ressenti : l’une exagère, l’autre atténue, la troisième adoucit une réalité.
- Figures d’opposition et d’équivalence : l’antithèse confronte deux idées, l’oxymore associe deux termes opposés dans la même expression, la comparaison établit un lien explicite, la métaphore suggère la similitude en silence.
Des procédés comme la personnification, offrir des attributs humains à des objets, la prosopopée, donner la parole à des concepts ou entités inanimées, ou encore la prétérition, dire qu’on ne dira pas ce qu’on finit tout de même par révéler, enrichissent le répertoire stylistique. Chaque définition, alliée à un exemple réel, affine la lecture et aiguise l’analyse.
Quand les figures de style nourrissent la rhétorique et l’interprétation
Savoir manier ces procédés, c’est élargir sa gamme d’expression et gagner en liberté d’analyse. En français langue seconde comme en littérature, les figures de style deviennent des repères pour comprendre la stratégie d’un auteur ou les ressorts d’un discours. La pédagogie du CCDMD outille chaque lecteur ou rédacteur, du lycéen à l’écrivain chevronné.
Maîtriser ces outils, c’est révéler la dynamique derrière le texte. L’antithèse met à nu les tensions, la métaphore cristallise une pensée, le contraste fait jaillir des pistes d’interprétation. Décoder une figure, c’est dévoiler la façon dont elle agit sur celui qui lit ou écoute.
Pratique, cette démarche soutient aussi bien l’exercice académique que la production journalistique ou la rhétorique politique. Les exercices du CCDMD, qu’ils prennent la forme de quiz, de fiches ou d’analyse d’extraits, témoignent de cette adaptabilité. Un mot, un style, une figure : l’outil se module selon le contexte, révélant l’universel du procédé.
Exercices pour progresser : le CCDMD en action
Le portail Amélioration du français propose divers modules pour renforcer ses compétences : fiches synthétiques, exercices interactifs, parcours guidés. La plateforme aide à identifier la figure à l’œuvre dans un texte, à transformer un passage pour accentuer ou atténuer un effet, ou à analyser les nuances introduites par chaque procédé.
- Des jeux pédagogiques proposent de reconnaître amplification, atténuation, opposition ou substitution à travers des extraits littéraires ou médiatiques.
- Les corrigés détaillés accompagnent chaque exercice, explicitant la démarche d’analyse et invitant à mobiliser l’outil dans d’autres contextes.
- Des tests de positionnement permettent de cibler ses besoins et de se perfectionner avec des exercices adaptés, que l’on soit débutant ou amateur de subtilités stylistiques.
Quels que soient l’âge ou le niveau de départ, s’entraîner à manipuler ces figures, c’est gagner en discernement dans la lecture, en précision dans l’écriture. L’expertise déployée par le CCDMD, en collaboration avec les établissements québécois, allie utilité pédagogique et souci de la réalité linguistique. Loin de la théorie aride, cet apprentissage façonne des lecteurs plus perspicaces et des auteurs qui savent jouer de toutes les nuances du français.
Maîtriser les figures de style, c’est ouvrir une fenêtre sur l’inventivité de la langue et s’emparer du pouvoir subtil des mots, des discours, des émotions.


